Permettre à chaque français de contribuer au financement de ce qui lui est le plus cher, la culture, la création ou le patrimoine de son choix, est l’objectif premier de la démarche générale que nous avons initiée.
En France le levier fiscal est bien souvent le premier auquel il est fait appel et notre organisation territoriale, financée par l’impôt, permet une diffusion relativement homogène des aides aux secteurs de la culture et du patrimoine : là les collectivités, des plus petites au plus importantes, consacrent des crédits à ces secteurs ; ailleurs l’Etat intervient au nom de l’intérêt supérieur de la Nation et tente au mieux d’assurer une forme de continuité du service public.
Pour autant, personne ne pourra nier que les grandes métropoles concentrent désormais les initiatives et les financements pour les grands lieux et les grands monuments ; Paris à elle seule attire les principaux financements par exemple dans le secteur lyrique, musical ou de l’art contemporain.
Force est de constater que ce système connaît ses limites : d’abord financières avec pour l’Etat et les collectivités une stabilisation des budgets tout au mieux ; ensuite pour le citoyen lui même, principal financeur du secteur (80% des 85 milliards d’euros de chiffre d’affaire du secteur culture création) le sentiment que sa participation n’est pas suffisamment investie dans les champs qui l’enthousiasment.
Au delà du budget consacré à une forme de consommation culturelle (livres, entrées de cinéma etc.) apparaît aujourd’hui une envie d’un investissement plus durable, cette forme émergente de mécénat populaire.
Ainsi naissent des lieux pluridisciplinaires, des collectifs, des formes citoyennes et s’organise petit à petit un financement alternatif, qu’il convient d’encourager.
C’est tout l’enjeu des mesures qui suivent avec leur effet multiplicateur évident pour l’Etat, les collectivités locales, les grands établissements publics : accompagner les levées de fonds citoyennes, à l’instar de ce que certains établissements bancaires ont commencé à faire en doublant les sommes récoltées par des associations dans des secteurs humanitaires ou d’intérêt public.
Nos débats ont révélé unanimement que ce n’est d’abord pas le levier fiscal qui motive les simples citoyens mais le sentiment d’être pris en compte par un artiste et par les services publics qui déclenchent l’acte mécénal.
LES PISTES DE TRAVAIL :
- Autoriser et populariser au plan national le principe d’abondement par la puissance publique des levées de fonds réalisées par des associations, collectifs citoyens ou artiste entrepreneur (Tous les débats ont pointé cette nécessité)
- Créer dans chaque collectivité un fonds dédié « mécénat », destiné à encourager les initiatives citoyennes. Il ne constitue pas une dépense supplémentaire mais consiste dans l’affectation d’un petit pourcentage du budget existant et entraîne un effet multiplicateur mécénal
- Constituer des commissions locales de « sages » pour valider les projets à financement mécénat public/ mécénat privé (notion de Business Plan Culturel) (Débat d’Avignon, Arles, Massy)